Le Tchadanthropus Tribune

lundi 13 juin 2011

Le cul-de-sac

Qu'est-ce qui a changé depuis que Mr Abderaman Koulamallah a décidé de rejoindre le despote tchadien Idriss Déby Itno ? Qu’y a-t-il depuis qu’il est parti ? Qu’en saura-t-il de nous autres qui continuons à dénoncer les carences du dictateur tchadien en matière de démocratie, de liberté et de justice ? Chacun d’entre nous à sa réponse dans les milieux de l’opposition. À mon sens, les camarades convaincus des acquis que nous défendons y verront sans faille que les idéaux ne changent pas, que les fondamentaux ne changent pas non plus.

De tout moment, dans les ensembles de groupes il y a eu des téméraires et les autres. Ces autres qui au gré du temps valsent telle la boue du marigot, ceux qui au demeurant pensent représenter le sceau de l’emblème, mais qui au finish ne sont rien du tout.

Je ne suis pas d’accord avec ceux qui accablent une personne pour la simple raison qu’elle vous quitte politiquement. Mr Abderaman Koulamallah est parti… Et alors ? Qui ne dort pas ou ne mange pas. Cessons de faire l’hypocrite et pensons plutôt aux choses qui pourraient nous galvaniser à combattre l’arbitraire, et l’arrogance du régime au Tchad. Comment jeter l’opprobre à tout homme qui par diverses réflexions quitte l’opposition alors que nous ne sommes pas sensés comprendre les motifs… Il faudrait au demeurant se poser la question pour lequel beaucoup avant lui n’ont pas été retenu en notre sein avant qu’ils ne soient partis ?

Le changement qui s’opère dans le monde doit amener une frange de la génération présente à prendre ses responsabilités. La lutte doit se reconstruire sur des bases saines, loin des tergiversations quotidiennes qu’on voit çà et là. Nous devons appréhender nos lacunes et penser autrement dans le respect des autres. Les divergences d’idées ne doivent pas faire de l’autre un ennemi même si hier cet autre partageait nos acquis.

Que faire ?

La réponse à cette question majeure varie du tout à tout,  selon que l’on se place du point de vue de nos mœurs militantes, ou de celui de la démarche de la lutte.

Cessons de traquer sans relâche et révéler sans pitié tous les secrets d’une vie privée qui n’a rien à voir avec l’homme public. La règle est pourtant simple, mais son application est d’une extrême difficulté pour les novices, les traquenards, et les autres.

Depuis le démantèlement de l’opposition armée à l’est du Tchad et sa base au Soudan, d’autres regroupements politiques s’opèrent. Des jeunes cadres, militants et sympathisants s’organisent à démontrer que les jours à venir seront pleins d’enseignements, de rigueur et de contestations démocratiques. Par-delà le vide que laissent les différents mouvements, le CNCD s’active à mettre une plateforme où pratiquement tous les acteurs de l’opposition politique, armée, ceux de la diaspora et de la société civile y sont représentés. La lutte continuera encore plus farouchement que celle des armes, car si à un moment l’intelligence était à la gâchette, la plume et les arguments sauraient l’y remplacer fondamentalement. Sauf, si par malheur l’adversité nous pousse à reconfigurer cet aspect et revenir aux armes. Dans ce cas, l’un ou l’autre seront légitimes pourvu que la dictature des Itno en soit dégommée.

ASSILECK HALATA Mahamat

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