Lac-Tchad: Le PAM achète les vivres pour les populations de cette région

354 tonnes de maïs seront distribués par l’organisation onusienne grâce à un financement français
 

C’est pour faire face à la crise alimentaire qui menace dans certaines régions du pays cette année, que le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) a initié un projet d’achat des céréales au Tchad pour secourir les couches vulnérables qui sont le plus souvent touchées par la famine. Le PAM a choisi la Société Nationale de Développement du Lac (Sodelac) pour signer ce tout premier contrat d’achat de 354 tonnes de maïs grâce à un financement français. Ce premier achat est une phase pilote pour l’organisation onusienne qui compte développer cela dans les années à venir. Ces vivres achetés à la Société Nationale de Développement du Lac (Sodelac) sont stockés en ce moment dans les entrepôts du PAM à Bol. Ce qui permettra au PAM d’intervenir dans certaines régions en cas de famine. D’après les responsables du PAM, lorsque les céréales sont achetées au Tchad, il y a un important gain de temps ainsi qu’en frais d’expédition et de transport. A noter aussi que plus de 150 tonnes de sorgho viennent d’être achetés par le PAM dans la région du Salamat. «L’état de nos routes ne permet pas que les véhicules transportent de vivres de N’Djaména à Bol. 

Nous encourageons l’initiative du PAM, car c’est aussi une manière d’injecter de l’argent dans la région pour son développement économique», a souligné le gouverneur de la région, Mornadji bassanabé Karouba.

Avant l’achat de ces céréales, une mission du PAM arrivée de Dakar en octobre 2010 a effectuée une visite dans les régions productrices de céréales au Tchad afin d’évaluer la capacité de production, la disponibilité des céréales et le potentiel du marché local. La mission a enregistré quelques difficultés pour les producteurs locaux de répondre aux exigences d’achat du PAM. Ceci étant dû à un manque d’organisation, d’infrastructures (routes et banques) et de capacités de gestion de la production. Dans son évaluation, la mission a mentionné que les producteurs locaux bénéficient de très peu de soutien des Ongs internationales contrairement aux autres pays en développement.

Il faut reconnaître que la France fait partie des donateurs actifs du PAM au niveau du Tchad, car en 2010, elle a apporté une contribution de plus de 4,3 millions de dollars (US). Elle a répondu ainsi à l’appel d’urgence au Sahel lancé en mars 2010 par le gouvernement Tchadien. Ainsi, en répondant à cela, le soutien de la France a permis d’assister plus de 730.000 personnes touchées par la famine dans les régions de l’Ouest et du Centre du Tchad. 

Cette assistance prévoit 66 7000 bénéficiaire en 2011 et consiste à la distribution de vivres aux ménages les plus touchés (550 000 bénéficiaires), une distribution alimentaire ciblée à quelques 230 000 enfants âgés de moins de 2 ans et un appui nutritionnel à 205 000 enfants en dessous de 5 ans modérément malnutris ainsi qu’à plus de 35000 femmes allaitantes dans plus de 170 centres de santé. Cette contribution de la France a permis également l’achat de 3,108 tonnes de vivres pour soutenir les activités nutritionnelles ciblant les femmes et les enfants mal nourris dans la bande sahélienne du pays. En 2011, les contributions attribuées au PAM par le gouvernement français s’élève à 2800 000 USD. Notons que le prix d’achat des céréales à la Sodelac est de 322 USD par tonne de maïs contre plus de 343 USD pour le Cameroun et 330 USD pour l’Afrique du Sud.