Le Tchadanthropus Tribune

dimanche 21 août 2011

Couacs diplomatiques et gouvernement sans envergure.


Nous l’avons à mainte reprise répétée. Les carences du président du Tchad sont criantes. Il eut eu plusieurs occasions de voir les failles de l’homme dans la locution, la prestance et l'équivoque quant à porter un message. La catastrophe est au summum.

Il y’a de cela bientôt 2 ans, nous avions décelé sur tchadanthropus-tribune, le caractère passable d’Idriss Déby Itno Kamiss face à la presse dans les locaux de sa 2e chaine de télévision Africa 24. C’était à cet endroit précis qu’était né et revéler au tchadiens le syndrome « d’en fait disons ». Depuis  cet instant, nous n’avons jamais cessé de faire la lumière sur les errances semi-lettrées d’un homme sans vision, sans methodes et qui ne vit que des circonstances.

Pendant l’investiture, tous les Tchadiens ont découvert l’évidence d’un système d’organisation inexistant. Passons sur les carences dues aux aspects techniques et voyons ensemble l'aspect diplomatique. Nous analysons 3 erreurs capitales, notamment l’oubli fatal du nom d’un chef d’État étranger, Good Luck Jonathan du Nigéria et la boutade presque insolente du « ça arrive avec l’âge » porté comme une estocade envers le président du Sénégal Abdoulaye Wade qui lui est jugé par beaucoup trop âgé et sénile. Puis le fait de faire passer les consignes à faire applaudir par les militants du MPS, le représentant de Kadhafi et l'ex gouverneur du Bornou mieux que le président du Nigéria lui-même. (Gageons comprendre que cet ex-gouverneur est au coeur de toutes les dépravations de moeurs à N'djamèna par entremise d'une certaine gente). Si les erreurs envers la délégation nigériane dénotent du fait d’un manque de sérieux, l’applaudimètre décrété envers le représentant de Kadhafi est volontaire et même provocateur envers certaines chancelleries (les ambassadeurs de France, Union europèenne, et des États-Unis d’Amérique). Depuis lors, celui de France a été rappelé en consultation avant de repartir à N’djamèna, tandis que celui des États-Unis a eu à exprimer sa désapprobation sur place.

Quoi qu’il en soit, le régime Kadhafi vient de s’éteindre, et il payera cash ses outrances.

Le gouvernement Nadingar II formé dernièrement est un éléphant au pied d’argile. Beaucoup de confrères gérants des sites ont fait des analyses assez consistantes et poignantes sur la nature légère de sa composition.
D’abord, voyons la forme. La formation d’une équipe de 40 membres est pléthorique et faite pour la complaisance. Il s’agit là de remercier autant de monde et de contenter une bonne frange des courtisans. Les partis politiques alliés, les griots de la dernière heure sont bien servis. Ni les compétences ne sont de mise, moins encore la vertu des résultats recherchés.
Si la moyenne d’âge et celle de la jeunesse sont bien au cœur de ce gouvernement, il reflète une équipe à diverses échelles médiocre et novice. Les caciques du MPS d’obédience Zakhawa se taille la part du lion (Affaires étrangères, Justice, Infrastructures, Aviation et transport, Hydrauliques, et administration territoriale). Les autres vont végétés le temps d’une humeur puis ils iront au garage de l’Itnofolie.

Revenons sur le caractère méthodique de l’organigramme. Ce gouvernement est décapité en plusieurs postes à l’échelle de la désorganisation des régions du Tchad. Plusieurs ministères sont cassés en 2 voire 3 ou 4 entités… (Ministre de l'Enseignement supérieur : Dr AHMET DJIDDA MAHAMAT, ministre de l'Enseignement secondaire : OUMAR BEN MOUSSA, ministre de l'Enseignement primaire et de l'Éducation civique : FAÏTCHOU ETIENNE, ministre de la Formation professionnelle des Arts et Métiers : DAYANG MENWA ENOCH) alors que tout cela devrait être un seul ministère avec plusieurs départements. Ensuite le ministère de la Culture, jeunesse et sport qui est divisé en 2 (ministre de la Jeunesse et des Sports : MBAÏDOUM SIMEON, Ministre de la Culture : KHAYAR OUMAR DEFALLAH) puis on retrouve encore la jeunesse dans un autre département : ministre chargé des Microcrédits en faveur de la Promotion de la Femme et de la Jeunesse : Mme YAKOURA MALLOUM…

Allez comprendre... Et pourtant dit-on que le Tchad manque de moyens financiers avec les facteurs d’assistance face à la misère au Kanem et ailleurs. Les aides des ONG sont là comme indicateurs. Toutes ces inexactitudes mettent en lumière le caractère léger et « en fait disons » éphémère de cette entité hétéroclite.

Plus loin, notre remarque se porte sur les Zakhawa choisis pour occuper les ministères indiqués. Ceci est fait pour couper l’herbe au frère du despote Timane Déby Itno Kamiss, proche par la maternelle des zakhawa Kobe, et qui mène une hostilité presque hypocrite à son frère. Ces nominations ne sont faites que pour entretenir la gabegie et le sursis. Le rattachement du ministère de la Défense à la présidence des Itno s’explique aussi dans cette voie. On constate juste que nous sommes là pour voir qu’il faut servir des hommes au lieu de servir le Tchad.

En conclusion, si la jeunesse est citée ici c’est juste de la poudre aux yeux. L’essentiel se passe ailleurs loin des réalités pratiques qui lui reviennent. Tant que ce régime existera, le Tchad restera à l’image de cet homme, Idriss Déby Itno Kamiss, qui après 21 ans de règne sans partage, n’a jamais su redorer son blason, ni intellectuellement moins encore à l’échelle d’une icône nationale.

ASSILECK HALATA Mahamat

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