Le Tchadanthropus Tribune

lundi 4 juillet 2011

Revue de la presse tchadienne

Quatre thèmes occupent de manière constante les colonnes des journaux : l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, la réception de la fibre optique, les indicateurs de santé et l’inauguration de la raffinerie de Djermaye.

A l’exception de Notre Temps et Le Temps que notre rédaction n’a pu se procurer, nous avons parcouru pour vous le quotidien Le Progrès, N’Djaména Bi Hebdo, et l’hebdomadaire L’Observateur.
Au sujet de l’Assemblée nationale, le Bi hebdomadaire a titré : Jacques Haroun Kabadi (JHK) au perchoir. Dans sa parution du 27 juin, le journal indique que c’est au terme d’un long marathon que le secrétaire général du MPS, le Dr diplômé d’institut, Haroun Kabadi est arrivé au perchoir, secondé par l’autre Dr, diplômé d’Université, le très volubile Kassiré Coumakoye. Un attelage signé président-fondateur ; (allusion au président Idriss Déby, Itno, fondateur du parti au pouvoir, ndlr) « Il faut dire que Kabadi a bataillé ferme dès les premières heures. Et il a fini par s’imposer au président-fondateur, reprenant en compte le dossier des négociations avec l’opposition pour les strapontins au sein du bureau », informe N’Djaména Bi-Hebdo qui revient un peu sur le profil et le parcours politique de l’actuel président de l’Assemblée nationale. Après avoir occupé des fonctions administratives et gouvernementales, primature y compris, JHK est désigné par ses pairs, à la suite d’une « consensus », président de l’Assemblée nationale, « son premier mandat électif pour la circonscription du Lac Iro, (département de la région du Moyen Chari, ndlr).
« Après plusieurs tractions, les députés ont élu par acclamation…le 23 juin 2011, président de l’Assemblée nationale, le député Haroun Kabadi, renchérit le quotidien Le Progrès du 24 juin. A la lecture de la configuration du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, poursuit notre confrère, on constate l’entrée de deux députés de l’opposition parlementaire, membre de l’Union nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) du député Saleh Kebzabo, (dans le bureau de l’Assemblée, ndlr). L’entrée de ces deux députés de l’UNDR dans le bureau de l’Assemblée nationale obéit, sans nul doute, au principe de la représentativité, suivant la taille des partis politiques, analyse le journal qui a consacré, tout comme N’Djaména Bi-Hebdo, ses colonnes à la photo de famille des membres de ce bureau.
« Visiblement ému, rapporte le quotidien, le secrétaire général du MPS (actuel présent de l’Assemblée nationale, ndlr), après avoir reçu le bâton de relai des mains du doyen d’âge, le député Ouchar Tourgoudi, déclare que l’Assemblée nationale devant s’adapter à la nouvelle donne, des réformes s’avèrent indispensables pour rendre les structures plus efficientes et plus efficaces dans leur fonctionnement ». Pour le nouveau président, indique Le Progrès, le « bureau d’ouverture », (expression empruntée à Kabadi, ndlr), « de l’Assemblée nationale plurielle est le témoignage éloquent d’une recherche constante du consensus politique depuis l’avènement du MPS au pouvoir. Ce souci permanent du consensus a pour objectif principal, la paix, qui conditionne tous les projets de développement pour le progrès social du Tchad ». Et le président Kabadi de rappeler à ses collègues de l’opposition parlementaire « qu’en démocratie parlementaire, la majorité soutient le gouvernement pour atteindre les objectifs de son programme politique…et l’opposition doit également jouer son rôle, en critiquant le gouvernement sur des politique sociales et culturelles qu’elle considère insuffisantes pour le bien-être du peuple tchadien. Cependant, souligne le président de l’Assemblée nationale, dans les colonnes de notre confrère, l’objectif poursuivi n’est et ne devrait pas, être de s’opposer, systématiquement, aux actions du gouvernement, mais de rechercher des voies et moyens pour mieux servir le peuple tchadien ».

Kabadi-Kassiré : un tandem de tous les dangers, titre à sa une L’observateur du 29 juin. « Le bureau de l’Assemblée nationale vient d’être constitué. Ce sont deux enfants terribles de la politique tchadienne qui sont appeler à le présider », écrit notre confrère qui s’est attardé sur les deux personnages. « Haroun Kabadi très populaire pour ses déboires avec la justice tchadienne… a en main le destin de cette institution qui avait même du mal à fonctionner au temps de Guélengdouksia, (président d l’Assemblée nationale sortante, ndlr), un homme mesuré et très réservé. Il sera secondé par Nouradine Delwa Kassiré, bien qu’un allié du pouvoir, il n’a jamais gardé sa langue dans la poche. C’est u qui ne passe pas par les anges pour parler au « Bon Dieu », ‘(allusion à Déby, ndlr). Ainsi, c’est un tandem de tous les dangers qui est là et les jours à venir promettent de chaudes empoignades à l’hémicycle », alerte L’Observateur.
Après le parlement, la réception par le Tchad de la Fibre n’est pas passée inaperçue dans les pages de nos confrères.
Ainsi titre N’Djaména Bi hebdo du 27 juin 2011 : Fibre optique : d’un projet à la réalité. Notre confrère revient sur la cérémonie de réception, le 23 juin , à la chambre d’équipement de Goudji, de la finition des travaux du réseau national d’infrastructure à fibre optique par le ministre des Postes, des technologies de l’information et de la communication, Jean Bawoyeu Alingué, et le directeur général de l’Office tchadien de régulation des télécommunications, Idriss Saleh Bachar Pour le ministre Alingué, cité par notre confrère « Aujourd’hui, la fibre optique est devenue une réalité dans notre pays… La construction de la première phase du réseau national à fibre optique a été entière financée sur les ressources propres du Tchad. Elle va permettre à notre pays de s’arrimer à la société mondiale de l’information, etc. », Et le ministre de rappeler que ce projet « permettra au Tchad de fournir des services de qualité au coût onéreux et à des débits importants …et à l’ensemble de la population tchadienne de profiter des avantages de la fibre optique ».
La fibre optique, écrit Le Progrès, est réceptionnée, son efficacité est testée … en télémédecine » « Cet outil technologique, poursuit notre confrère qui rapporte le propos du ministre, permettra, assurément, au Tchad de s’arrimer à la société mondiale de l’information et peut, légitimement, être fier du saut qualitatif qui vient d’être effectué. C’est au regard du défi de la fracture numérique que s’apprécie l’effort fourni pour doter le Tchad de la fibre optique qui non seulement, assurera le progrès en matière de communication, mais, permettra de booster, également le développement économique et social ».

Pour Jane Bawoyeu Alingué, « Une bonne œuvre se doit d’être complète et ne peut s’arrêter en si bon chemin. « Ainsi la prochaine étape concerne la connexion du Tchad dans les toutes prochaines semaines, via la Cameroun, au câble sous-marin SAT 3 situé sur la façade de l’Afrique », annonce-t-il dans les colonnes du journal Le Progrès. « Mais pour une bonne réussite de ce projet, il faut une réglementation saine, d’accompagnement, dans le processus de création de nouveaux services. A cet effet, l’OTRT a pris des initiatives en amont, en confectionnant un projet de cahier de charges qui prend en compte tous les aspects réglementaires », informe le directeur général de l’OTRT. A cette cérémonie de réception, l’assistance a suivi en direct, à partir de l’hôpital de la mère te de l’enfant de N’Ndjamena, une séance d’opération chirurgicale à l’hôpital régional de Moundou où les chirurgiens et anesthésistes de Moundou échangeaient avec leurs collègues de N’djamena.

Rappelons que ce projet, au lieu de treize milliardsinitialement prévus comme investissement, a coûté finalement dix huit milliards francs CFA, entièrement financés par l’Etat tchadien.
Nos confrères se sont aussi intéressés à la rencontre qu’avait eue le président avec certains de ses collaborateurs en matière de Santé. A ce sujet le quotidien Le Progrès du 27 juin titre à sa une « Une réunion mensuelle sur la santé est instituée ». Notre confrère fait allusion à cette rencontre qui a eu lieu le vendredi 24 juin, au palais présidentiel, entre le chef de l’Etat, le premier ministre, la ministre de la Santé publique et le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé « pour faire le point sur la situation de la santé publique au Tchad ». Selon la ministre de la Santé, citée par notre confrère, « c’est une réunion de prise de contact de haut niveau. Elle a permis d’instituer une rencontre mensuelle, le 24 de chaque mois avec le chef de l’Etat pour faire la situation sur l’état de la santé au Tchad ». « Le président de la République trouve les indicateurs de la santé au Tchad inacceptables. (IL) demande au partenaire au développement du Tchad d’accompagner le gouvernement pour arriver à inverser les tendances …qui sont de très mauvaise qualité », rapporte Le Progrès.

Pour notre confrère N’Djaména Bi- Hebdo, du 27 juin, « le Président de la République, Déby Itno tire la sonnette d’alarme. Il trouve inacceptable que les indicateurs de la santé au Tchad continuent d’afficher des seuils critiques, malgré les moyens déployés ». Enfin l’un des grands événements de la semaine écoulée qui a focalisé l’attention des médias tchadiens au point de leur arracher la vedette reste l’inauguration de la Raffinerie de Djermaya.

« Le Tchad touche son pétrole », c’est la Une du quotidien Le Progrès du 30 juin « Dans la matinée du 29 juin 2011, écrit notre confrère, …le chef de l’Etat, Idriss Déby, coupe le ruban de l’usine de production, puis reçoit des mains des responsables de la société de Raffinage de N’Djaména (SRN) des flacons de gasoil, de naphta (mélange de carbure naturel), de jet et fuel-oil, déjà produits par la raffinerie, informe Le Progrès du 30 juin 2011.. Pour le chef de l’Etat, cité par notre confrère, « les produits raffinés (Jet A1, pétrole lampant, super, gasoil, gaz butan et mazout) sortiront de l’usine avec le prix de 200 Fcfa (non compris le transport et autres charges) le litre ou le kilogramme. Ce prix est provisoire en attendant l’aboutissement des négociations, dans les trois mois à venir, entre le la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), la China National Petroleum Company (CNPC), les ministères du Pétrole et de l’Energie et des Finances et du Budget » Idriss Déby Itno déplore, par ailleurs, un manquement grave lors des négociations antérieures entre les Chinois et l la partie tchadienne pour « fixer les prix des produits sortis de l’usine » dix ou sept mois avant l’ouverture de la raffinerie. Il demande par conséquent aux parties en présence, surtout à ceux qui auront la responsabilité de gérer cette raffinerie de prendre conscience de leur mission. « Tout le pays doit être ravitaillé et les prix seront les mêmes. Personne ne pourra voler le peuple tchadien. Les hommes véreux, qui pensent se faire beaucoup d’argent sur le dos du peuple tchadien, se trompent. Chaque région aura sa part et chaque région consommera sa part à un prix fixé par l’Etat. …Les lois des Finances sont inviolables. Elles vont s’appliquer, mais modérément pendant les trois mois », avertit le chef de l’Etat qui rassure, à cette occasion, « les populations du Chari Baguirmi qu’elles auront, comme cela se passe ailleurs, les 5% de la production totale des puits du Rônier et de Mimosa », écrit Le Progrès.

« Pétrole au prix économique ou Politique ? », s’interroge l’éditorialiste de N’Djaména Bi-Hebdo, dans sa parution du 30 juin 2011. « Après un report dont on ne connaît les raisons officielles, écrit notre confrère, la raffinerie de Djermaya a été inaugurée le 29 juin dernier ». Selon des sources officieuses, poursuit le journal, « les parties tchadienne et chinoise ne se sont pas accorées sur le prix du litre du carburant sorti de cette raffinerie. Mieux, c’est le chef de l’Etat qui aurait rejeté le prix proposé par les Chinois. Il aurait même trouvé que les parts sociales du Tchad sont trop petites et demanderait que cela soit rehaussé… C’est à croire que les négociations pour ce dossier ont été confiées à des mains inexpertes ».

Pour notre confrère, l’autre inquiétude « vient du sort qui sera réservé à la distribution de ce pétrole »e. « Est-ce de la compétence de la société des hydrocarbures du Tchad ou d’un quelconque groupement de nouveaux distributeurs qui essaiment la ville de N’Djaména de stations de services, créant de fait un monopole dans ce secteur ? », s’interroge le journal qui annonce comme les autres confrères le prix provisoire de ces produits et informe, par ailleurs, que « la nouvelle raffinerie …sera gérée par la Société de raffinage de N’Djaména (SRN), une société de joint-venture créée à 60% par l’Etat chinois et à 40% par l’Etat tchadien, par le biais de leurs compagnies respectives, CNPCI et SHT. Aussi de manière unanime, l’ambassadeur chinois au Tchad et les autorités tchadiennes ont unanimement loué les bienfaits de la coopération entre leurs deux pays. Pour le diplomate chinois, « L’achèvement de cette œuvre exceptionnelle (la raffinerie de Djermaye, ndlr) sur le sol tchadien symbolise l’apogée de nos relations d’amitié et de coopérations, rétablies, il y a cinq ans".

Notre confrère le Bi-Hebdo rapporte les propos rassurants du chef de l’Etat tchadien qui a déclaré devant les caméras et les plumes que« le peuple tchadien a enfin son indépendance énergétique. « Non seulement vous n’allez plus importer les produits pétroliers mais vous allez aussi ravitailler la sous région. C’est un élément important », s’est réjoui Idriss Déby Itno. Et le président de la République de plaider, séance tenante, le sort de la cinquantaine d’ingénieurs tchadiens qui depuis quelques mois réclament des traitements convenables. « Ils doivent être traités de la même manière que leurs collègues chinois », écrit le journal.
 
Le Bi hebdo informe enfin que Mahamat Kasser Younous, ancien secrétaire général du ministère du pétrole et Gali Ngoté Koutou , directeur de cabinet civil à la présidence de la République, sont nommés respectivement directeur généra et directeur général adjoint de la SHT. « Ils ont pour mission de mener les négociations sur le prix définitif des produits de Djermaya.

Laoro Gondjé

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