Le Tchadanthropus Tribune

dimanche 31 juillet 2011

Tchad: Le Forum des Editeurs de Presse se poursuit à N’Djaména

Par Edouard Takadji
 
Après l’ouverture au ministère des Affaires Etrangères, les travaux se déroulent à Dandi, localité située à 80 km de N’Djaména
 
Trois jours durant, les participants venus du Cameroun, de la RCA, de la RDC, du Burundi, du Congo-Brazzaville, Sao Tomé et Principe, du Rwanda, du Gabon, Sénégal, Burkina Faso et du Tchad vont diagnostiquer les maux qui freinent l’intégration sous-régionale comme l’a si bien indiqué le thème: «Presse, bonne gouvernance et intégration sous-régionale». C’est une occasion propice pour les éditeurs de réfléchir également au le rôle de la profession dans la sous-région. C’est aussi pour la première fois, que, les acteurs et principaux animateurs de la presse se trouvent dans la capitale tchadienne afin de réfléchir aux les grandes questions qui engagent l’avenir de la sous-région et celui de sa presse.
 
Pour M. Michaël N. Didama, président de l’Association des Editeurs de la Presse Privée du Tchad (AEPT), en ouvrant ce forum affirme que les éditeurs de presse veulent surtout apporter leur contribution à cette intégration qui peine à se concrétiser. Ils veulent relever le défi en jouant leur rôle. D’après lui, cette rencontre permettra de mettre sur pied la section Afrique centrale du Forum africain des éditeurs. Lequel forum examinera également les questions liées aux peines privatives de liberté. «Certes, le Tchad a fait un effort en dépénalisant la diffamation et les injures mais, il peut encore mieux faire en ôtant de ses textes certaines dispositions qui autorisent même la fermeture des journaux et l’emprisonnement des journalistes» souligne M. Michaël N. Didama. Le président de l’AEPT a profité de l’occasion pour saluer le soutien financier et matériel du gouvernement et bien d’autres partenaires grâce auxquels, ce forum a pu se tenir.
 
Le président du Forum des Editeurs Africains, M. Cheriff Sy, a pour sa part dit que le choix du thème de ce forum repose sur une réalité. Car, pour lui, l’intégration sous-régionale n’est pas uniquement un simple acte de construction d’un espace politique ou économique, encore moins d’un marché, mais un processus de modification et de transformation structurelles qui s’opère au sein d’un espace régional et qui est en mesure de déclencher le développement social et économique de ces Etats de manière durable. «Qui mieux que la presse peut sensibiliser le public à l’intégration régionale et l’intéresser à sa réussite si l’on veut qu’il soutienne et se l’approprie?», s’interroge t-il. «L’exercice de notre métier ne saurait permettre le dilettantisme», lance-t-il à ses confrères. Et d’ajouter que «Nos plumes, nos micros, nos cameras, sont comme le bistouri du chirurgien, ils n’ont pas droit à l’erreur. Si le devoir des journalistes est d’informer et de dénoncer les abus d’où qu’ils viennent qu’ils soient dans une posture crédible et professionnelle qui ne leur permet pas de se jeter l’opprobre». En s’adressant au chef du gouvernement Emmanuel Nadingar, M. Cheriff Sy a souligné en demandant au premier ministre d’instruire les départements compétents afin que l’aide publique à la presse soit revue à la hausse, que l’aide indirecte telle que la détaxation des matériaux et consommables entrant dans la production de l’information soit une réalité. «Ce forum n’est pas pour lui, que de la confraternité, c’est la fraternité», a conclu, M. Cheriff Sy.
 
Le chef du gouvernement, Emmanuel Nadingar a reconnu le rôle essentiel de la presse dans l’ancrage populaire de la marche du Tchad vers plus d’unité, de solidarité et d’intégration de la sous-région. Il a indiqué que «la bonne santé de la presse africaine peut-être considérée comme un indicateur probant de la nouvelle Afrique en marche vers une émergence démocratique, économique et socioculturelle». Pour lui, ce forum doit être, une occasion des professionnels des médias en général et des éditeurs de la presse en particulier de s’interroger sur ce que les gouvernants considèrent quelque fois comme des dérives préjudiciables à l’unité nationale, à la paix civile et à la construction des jeunes nations. Car, la méfiance, les incompréhensions que crée cette appréciation de certains gouvernements vis-à-vis de la presse, est souvent à la source des tensions entretenues qui ne garantissent pas nos pays, notre sous-région et notre continent. «La question qui se pose n’est pas celle de l’exercice de la liberté de la presse, mais davantage celle de la formation des journalistes et du coût de fabrication des journaux et de leur vente sur un marché étriqué et économiquement problématique», a déclaré le PM. D’après le chef du gouvernement, l’aide à la presse a été instaurée pour atténuer les difficultés économiques et financières rencontrées par les éditeurs de presse.

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